Dans le paysage politique actuel, l’expression « politique politicienne » est souvent utilisée pour qualifier certains comportements et attitudes des hommes et femmes politiques. Mais qu’entend-on réellement par cette formule ? Cet article tente de définir ce concept et d’en donner quelques exemples concrets.
La discussion autour de « la politique politicienne »
La notion de « politique politicienne » désigne un type de politique caractérisé par des manœuvres, des calculs électoralistes et une volonté de se maintenir au pouvoir plutôt que de répondre aux attentes et aux besoins du peuple. Elle oppose donc la pratique de la politique à sa finalité première : l’amélioration de la vie des citoyens via la mise en place de politiques publiques adéquates.
Caractéristiques de la politique politicienne :
- Jeu de pouvoir : Les politiques cherchent avant tout à asseoir leur position et à conserver leur autorité. Les rivalités internes et les alliances fluctuantes rythment ainsi l’action politique.
- Discours creux : La réponse à certaines problématiques est bien souvent éludée par des discours stériles ou ambigus, où le fond est noyé sous la forme et où l’on joue sur les mots pour tromper son auditoire.
- Mise en scène : Les apparitions publiques sont soigneusement orchestrées pour renforcer l’image du politique, quitte à dissimuler ou minimiser les problèmes réels auxquels la population doit faire face.
Quelques exemples de politique politicienne
Pour illustrer cette notion de « politique politicienne », on peut évoquer plusieurs cas concrets dans l’actualité française et internationale :
1. La polémique autour des diplômes d’Emmanuel Macron
En 2016, le philosophe Michel Onfray mettait en doute les diplômes de philosophie obtenus par Emmanuel Macron en affirmant ne pas savoir s’il était « autant philosophe qu’on a bien voulu le dire ». Cette remise en cause peut être perçue comme une tentative de discréditer le futur président de la République sur sa légitimité intellectuelle.
2. Kandia Camara et la politique sociale
La ministre ivoirienne Kandia Camara, lors d’un rassemblement politique en 2019, affirmait que le parti au pouvoir œuvrait dans une approche sociale plutôt que politicienne : « Nous ne faisons pas de la politique politicienne. C’est-à-dire, parler et rien que pour parler. Chez nous, c’est la politique sociale. » A travers cette déclaration, elle met en avant l’action concrète de son parti pour améliorer la condition de vie des populations, tout en critiquant implicitement ses opposants qui useraient de cette « politique politicienne ».
3. Le changement d’horaire de l’émission Dimanche+
En 2013, l’émission télévisée Dimanche+ subissait un changement d’horaire, passant de 14h25 à 11h55. Certains ont vu dans cette modification une façon de favoriser les audiences et donc l’impact médiatique des interventions politiques qui y étaient réalisées, au détriment du contenu informatif pour les téléspectateurs.
La critique de la politique politicienne : vers un nouvel engagement ?
De nombreux citoyens manifestent leur ras-le-bol envers ces pratiques peu louables, appelant à un réel engagement des hommes et femmes politiques dans l’amélioration des conditions de vie des populations. En France, certains partis et mouvements tentent de se positionner comme alternative à cette politique politicienne : La République En Marche (LREM), le Rassemblement National (RN) ou encore le mouvement des Gilets Jaunes ont tous revendiqué, à divers moments, vouloir rompre avec ce « système » perçu comme sclérosant et inefficace. Pour autant, la mise en œuvre de réformes ambitieuses et justes nécessite une véritable remise en question des méthodes et des objectifs des acteurs politiques. Loin de se limiter à un simple rejet, il s’agit de redonner du sens à l’action politique en recentrant celle-ci sur son but principal : servir l’intérêt général et améliorer la vie quotidienne des citoyens.